Ce mémorial permet de relater les années sombre de la collaboration du gouvernement de Vichy.
Fritz Blumenfeld est un juif d’Allemagne qui a été contraint de quitter son pays après la Nuit de Cristal. Pogrom contre les Juifs du Troisième Reich qui se déroula dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 et dans la journée qui suivit.
Il finit par trouver refuge en France.
Cependant le gouvernement de Vichy ne tarde pas à prendre des mesures d’exclusion et de persécution contre les juifs étrangers.
Les mesures d’assignation à résidence sont mises en application dans le courant de l’été 1941 ; les Juifs étrangers sont expulsés des villes les plus importantes et dispersés dans les communes rurales du département à l’écart des voies de communication.
Le 11 juin 1942, le gouvernement de Vichy est sollicité pour déporter en Allemagne les Juifs étrangers et apatrides de zone libre. Pierre Laval promet le concours de la police française pour les arrestations et, le 4 juillet, il propose la déportation des enfants, alors que les Allemands ne prévoyaient que celle des personnes de plus de 16 ans. En juillet sont déportés les Juifs de Paris lors de la tristement célèbre rafle du Vélodrome d’hiver puis ceux de la zone occupée.
Le mercredi 26 août 1942 débute la grande rafle dans toute la zone libre. L’ensemble des forces de police du département est mobilisé ; services de la sécurité publique, de la police judiciaire, des renseignements généraux et gardes mobiles dans les villes, gendarmes dans les campagnes arrêtent les hommes et les femmes de moins de 60 ans et les enfants de plus de 2 ans. Ils n’ont que quelques minutes pour rassembler l’indispensable. F. Blumenfeld averti de son arrestation imminente refusa de s’enfuir afin que la famille qui l’hébergeais ne connaisse pas des représailles.
Les personnes raflées sont conduites au camp du village de Casseneuil.
Dans le camp la situation de chacun est étudiée par une commission de criblage qui examine la situation des internés, des cas d’exemption et procède à l’établissement des listes de déportés.
Parmi les personnes arrêtées le 26 août 1942, 306 ne sont pas libérées du camp de Casseneuil. Étrangers originaires d’Allemagne, Autriche et Pologne pour la grande majorité d’entre eux, mais aussi de Tchécoslovaquie, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Belgique, URSS auxquels il faut ajouter quarante apatrides. Le plus jeune, Erich Epstein, n’a que deux ans et demi, le plus âgé, Fritz Blumenfeld, cinquante-neuf ans. On dénombre trente-quatre enfants de moins de dix-sept ans. Deux déportés sur trois sont des hommes ; la tranche d’âge la plus représentée est celle des quarante-cinquante ans.
Ils feront partie de plusieurs convois, mais la majorité d’entre eux, 283, partira le 3 septembre pour le camp de Drancy.
Plusieurs départs vers Auschwitz vont s’échelonner du 7 au 18 septembre 1942 mais la grande majorité des déportés de Lot-et-Garonne fait partie du convoi n°30 le 9 septembre.
En France, entre mars et novembre, quarante-trois convois, soit 42 000 Juifs, quittent Drancy.
Sur les 306 personnes arrêtées lors de la rafle du 26 août 1942 et déportées seulement 26 survivront. (source :
https://archivesdepartementales.lotetgaronne.fr/fileadmin/cru-1759846592/mediatheque/mediatheque_archives/02-Images/expo_rafle_des_Juifs_en_lot-et-garonne/catalogue.pdf )