Voici un texte jadis écrit par Jean DUBOIS, natif de Beauville et poète à ses heures. Cet amoureux des belles lettres, qui gagna en son temps le concours du Jasmin d'Argent de la société littéraire de l'Agenais, fut aussi amoureux de son village. En effet, il nous livre dans ce poème en alexandrins sa vision du calvaire de Marcoux :
Au détour du sentier, dans le cadre sévère
D'un tertre rocailleux où le chêne est ancré,
Sur un coin de ciel bleu, se profile un calvaire,
Dressant vers les sommets son emblème sacré.
L'ombre d'un Golgotha, dans ce lieu désertique
Rode sur les côteaux flagellés par le vent :
Symbolique rappel, cher au cœur d'un mystique,
Attrait d'un infini que l'on sonde en rêvant.
Au pied du crucifix, quelques touffes légères
De bruyère et d'iris esquissent un rempart
Et le sol raviné s'est paré de fougères
Qui jettent un tapis jusqu'aux buissons épars.
Je regarde ce Christ immolé sur la pierre,
Rongé par les embruns, les bras écartelés,
Meurtri par un soleil dont l'ardente lumière
Vient s'épandre alentour sur les rocs dentelés.
Sous les pieds mutilés, un liseron se glisse
Dans un timide essor, fragile et caressant
Et les vieux clous rouillés, sur cette pierre lisse,
Laissent couler des mains, comme un filet de sang.
Alliant la douceur à la désespérance,
Le visage apparait, épargné par le temps,
De son regard jaillit, puisé dans la souffrance,
Le message divin que l'univers attend :
"Père ! Ce Golgotha qui planait sur ma crèche,
A haussé mon amour jusqu'à ta volonté.
Mais ma croix, dans ton ciel, vient d'ouvrir une brèche
Par où devra passer toute l'humanité !"
(source :
https://chilleurs-aux-bois.fr/wp-content/uploads/sites/490/2018/02/BM_o_2_juillet_20101815.pdf )