Aristide Salères est un poète occitan.
Il naquit le 30 septembre 1875 dans une ferme moulin au lieu-dit « Souysse » à Laroque Timbaut.
Il fut meunier et agriculteur. Attaché à la terre, il s’est ouvert au monde qui l’entourait, en observant et lisant livres et revues. Il reçut comme le dit si bien, le poète Jasmin « la boulugo de poésio » l’étincelle de la poésie.
Dans sa jeunesse, il se lia d’amitié avec Paul Froment né à Floressas (Lot). D’origine paysanne comme lui, il était valet de ferme à Massels. Ils avaient le même âge.
Ils partagent l’amour de la poésie et collaborent au journal patois « lou Calel » de Victor Delbergé, éditeur de Villeneuve sur Lot et ceci en 1892, ils n’avaient que 17 ans ! Mais en 1898, à Lyon lors de son service militaire, Pau Froment mis fin à ces jours.
Aristide Salères en fut très affecté et publia cette même année « Brenquetos et Bouyssous » (Brindilles et Buissons), et signa l’épigraphe « aban d’abé vingt ans » (avant d’avoir vingt ans). Dans ce recueil il évoque le fantôme de l’ami perdu et dédie deux poèmes à son village de Laroque qu’il ne quittera jamais.
En hommage à son ami Paul Froment il édita en 1903 une biographie, sa vie, son œuvre et publia en 1932 et 1934 ses œuvres complètes vers et proses.
En 1911 il fut nommé officier de l’Académie par le ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts.
Militant agricole, il fut en 1932 secrétaire général de la Chambre d’Agriculture du Lot et Garonne et publia en 1936 deux monographies sur le monde agricole « Mon Pays, Ma Maison », vu de sa propre ferme, de son propre village et de sa propre expérience.
Dans ces années, il fut le correspondant du journal « La Dépêche de Toulouse », devenu depuis La Dépêche du Midi, où chaque dimanche sous le nom de JeanJean, il rédige une chronique « La lettre du Village » et croque avec beaucoup d’humour, le monde paysan, le village, les us et coutumes de son époque.
En 1942, il publie chez Saint-Lanne à Agen « Tout au long de ma vie », recueil de poèmes écrits entre 1902 et 1942, dans le dialecte occitan « éclats d’obus, mélanges, chansons d’amour, blasphèmes ».
En 1946, il publie à Agen « Moun Cartou de Mesturo » en français la mouture, mélange de blé, seigle, maïs, fèves dans lequel nous trouvons « lous cranto trabals » (les quarante travaux) et « lous trento mestiès » (les trente métiers) où il décrit des métiers aujourd’hui disparus ; « lou taupaire » le chasseur de taupes, « les plegaires » les plieuses de morts, « lou
Crugaire » le fabricant de cruche, « lou fuselaire » le fabricant de fuseau « l’escloupè » le sabotier.
Il décède à Laroque-Timbaut en 1949.